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3 - BABY-SITTING INFERNAL

  ASTRAL SLAYER

  CHAPITRE 3 : BABY-SITTING INFERNAL

  Le Bellamy Hotel était un monument à l'opulence et au mauvais go?t architectural – cinquante étages de verre et d'acier qui dominaient le centre-ville comme un doigt d'honneur dressé vers le ciel. Max contempla la fa?ade illuminée depuis le trottoir, Baby Shredder dans son étui serré contre sa poitrine comme un talisman.

  "Putain, Havok," marmonna-t-il pour lui-même. "Dans quoi tu t'es encore fourré ?"

  Un voiturier en livrée rouge s'approcha de lui avec un sourire commercial. Son visage se crispa légèrement en voyant la moto fatiguée sur laquelle Max était arrivé.

  "Monsieur souhaite garer son... véhicule ?"

  "Monsieur souhaite que vous y touchiez avec le respect qu'on accorde à une relique sacrée," répliqua Max en lui lan?ant les clés. "Elle mord les étrangers."

  Sans attendre de réponse, il se dirigea vers l'entrée, ajustant son costume élimé et tentant de dompter ses cheveux rebelles d'une main distraite. Le hall principal était un cauchemar de marbre italien et de dorures, peuplé de gens en tenue de soirée qui semblaient tous le dévisager comme une tache sur leur réalité immaculée.

  Max s'approcha du comptoir de réception. "Soirée de charité Blackwood. Je suis sur la liste."

  Le réceptionniste – un jeune homme au sourire figé et au regard condescendant – parcourut son écran d'un air dubitatif. "Votre nom, monsieur ?"

  "Delacroix. Max Delacroix. Ou peut-être sous 'consultant en sécurité'."

  Le réceptionniste haussa un sourcil parfaitement épilé. "Je ne vois aucun—"

  "Il est avec moi."

  Max se retourna pour découvrir Victoria Blackwood, métamorphosée depuis leur rencontre quelques heures plus t?t. Sa robe de soirée noire, sobre mais visiblement hors de prix, contrastait avec ses cheveux auburn maintenant libérés en cascade sur ses épaules. Un collier d'émeraudes – assorti à ses yeux – complétait l'ensemble.

  "Princesse !" s'exclama Max avec un enthousiasme exagéré. "Vous êtes... resplendissante. Presque méconnaissable sans votre expression de constipation permanente."

  Victoria le fusilla du regard avant de se tourner vers le réceptionniste. "Monsieur Delacroix est mon invité personnel. Assurez-vous qu'il ait accès à tous les espaces de la réception."

  "Bien s?r, Mademoiselle Blackwood." Le réceptionniste tendit un badge à Max. "Trente-cinquième étage, monsieur. Les ascenseurs sont sur votre droite."

  Alors qu'ils s'éloignaient, Victoria murmura entre ses dents : "Je vous paie pour assurer ma protection, pas pour m'embarrasser publiquement."

  "Techniquement, vous ne m'avez encore rien payé," répondit Max sur le même ton. "Et si je dois jouer les gardes du corps, mieux vaut que personne ne me prenne au sérieux. L'élément de surprise, tout ?a."

  "Et l'étui ? J'espère que ce n'est pas une arme."

  Max tapota doucement Baby Shredder. "Juste quelques outils du métier. Ne vous inquiétez pas, je suis très discret."

  "Comme une explosion nucléaire," soupira-t-elle en entrant dans l'ascenseur.

  Durant la montée silencieuse, Max observa Victoria à la dérobée. Sous son apparence glaciale, il pouvait discerner une tension – des regards furtifs vers les miroirs de la cabine, un léger tremblement dans ses mains parfaitement manucurées. Elle avait peur, réalisa-t-il. Une peur authentique.

  "Alors," commen?a-t-il pour briser le silence, "quelle est l'occasion ? Sauver les bébés phoques ? Construire un centre d'art pour enfants privilégiés ?"

  "Fondation Blackwood pour la recherche neurologique," répondit-elle sèchement. "Mon père l'a créée après la mort de ma mère. Dégénérescence cérébrale précoce."

  Max se mordit la langue, pour une fois à court de remarques sarcastiques. "Désolé. Je ne savais pas."

  "Pourquoi le sauriez-vous ?" Elle haussa les épaules. "Ce n'est pas important. Ce qui importe, c'est que je dois faire bonne figure ce soir. Trois cents invités, dont la moitié du conseil municipal et le gouverneur. Notre entreprise dévoile un nouveau programme de financement pour la recherche sur les maladies neurodégénératives."

  "Et vous pensez que quelqu'un pourrait essayer quelque chose ? Devant tous ces témoins ?"

  "Je ne sais pas," admit-elle, sa fa?ade de confiance se fissurant légèrement. "Ces messages, ces symboles... ils semblent personnels. Comme si quelqu'un – ou quelque chose – essayait de communiquer directement avec moi."

  L'ascenseur s'arrêta au trente-cinquième étage, et les portes s'ouvrirent sur un spectacle de richesse ostentatoire. La salle de réception s'étendait sur tout l'étage, avec des baies vitrées offrant une vue panoramique sur la ville illuminée. Un orchestre de chambre jouait discrètement dans un coin, tandis que des serveurs en livrée circulaient avec des plateaux de champagne et d'amuse-bouches qui semblaient plus décoratifs que comestibles.

  "Showtime," murmura Victoria, son masque de confiance aristocratique retrouvé. "Restez près de moi, mais pas trop. Et pour l'amour du ciel, ne parlez à personne."

  "Vos désirs sont des ordres, princesse," répondit Max avec une révérence moqueuse.

  Les deux heures suivantes furent un exercice de patience pour Max. Il suivait Victoria à distance respectable, observant ses interactions avec l'élite de la ville – politiciens aux sourires carnassiers, hommes d'affaires bedonnants à l'hilarité forcée, socialites squelettiques dont les visages figés par le botox ne trahissaient aucune émotion. Tout ce petit monde gravitait autour de l'héritière Blackwood comme des planètes autour d'un soleil froid.

  Pendant ce temps, Max scrutait méthodiquement la foule, tous ses sens en alerte. Son instinct de chasseur lui disait que quelque chose clochait. Les lunettes spéciales qu'il avait discrètement enfilées lui permettaient de voir au-delà du spectre visible, révélant d'occasionnelles traces d'énergie astrale – rien d'anormal dans un rassemblement de cette taille, simplement les résidus émotionnels habituels.

  Jusqu'à ce qu'il les remarque. Des empreintes vibratoires distinctes, pulsant autour de certains serveurs. Pas tous – juste trois d'entre eux, qui semblaient se déplacer selon un motif précis, comme s'ils tra?aient consciemment une forme invisible à travers la salle.

  Max se rapprocha subtilement de Victoria, qui écoutait poliment un vieillard lui parler d'une obscure politique fiscale. Il se pencha comme pour prendre une coupe de champagne sur un plateau passant et murmura : "On a un problème. Trois serveurs, possiblement compromis."

  Victoria ne trahit aucune réaction, continuant sa conversation avec un sourire parfait. Seul le léger raidissement de ses épaules indiqua qu'elle avait entendu.

  "Excusez-moi un instant, Sénateur," dit-elle gracieusement avant de s'éloigner, Max sur ses talons.

  "Que voulez-vous dire par 'compromis' ?" chuchota-t-elle une fois à l'écart.

  "Ils émettent des fréquences qui ne devraient pas être présentes chez un humain ordinaire. Et ils se déplacent selon un motif spécifique. Un motif qui ressemble beaucoup à votre symbole de salle de bain."

  Victoria palit légèrement. "Que faisons-nous ?"

  "Pour l'instant, rien. Je vais les surveiller. Continuez comme si—"

  Max s'interrompit brusquement. L'un des serveurs qu'il surveillait avait changé de trajectoire et se dirigeait droit vers eux, un plateau de fl?tes de champagne à la main.

  "Mademoiselle Blackwood," salua le serveur avec un sourire aimable. "Un rafra?chissement ?"

  Il y avait quelque chose d'étrange dans sa voix – comme un léger écho, une réverbération imperceptible pour quiconque n'était pas entra?né à la détecter. Max se pla?a subtilement entre Victoria et l'homme, prenant deux coupes du plateau.

  "Merci, mon brave. La demoiselle meurt de soif." Il tendit une coupe à Victoria tout en fixant intensément le serveur. Les pupilles de l'homme étaient légèrement dilatées, et une fine pellicule de sueur couvrait son front malgré la climatisation impeccable.

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  Victoria, comprenant le signal, refusa poliment. "Pas pour moi, merci."

  Le serveur insista, son sourire se crispant légèrement. "Je vous en prie, Mademoiselle. C'est une cuvée spéciale, sélectionnée spécifiquement pour vous."

  "Elle a dit non, mon pote," intervint Max, son ton soudain dépourvu de toute légèreté.

  Le temps sembla se figer. Le serveur fixa Max, puis Victoria, puis à nouveau Max. Quelque chose changea dans son regard – une lueur inhumaine traversa ses yeux.

  "Comme vous voudrez," dit-il finalement avant de s'éloigner d'un pas mécanique.

  "Qu'est-ce que c'était que ?a ?" murmura Victoria.

  "Rien de bon." Max posa discrètement les deux coupes sur une table, sans les toucher directement. "Je pense qu'il est temps de vous extraire d'ici. Discrètement."

  "Je ne peux pas partir ! Je dois prononcer un discours dans vingt minutes !"

  "Princesse, je—"

  Un cri aigu retentit à l'autre bout de la salle, coupant court à leur discussion. Une femme agée en robe de soirée bleu nuit s'était effondrée, convulsant violemment sur le sol en marbre.

  "Merde," siffla Max. "?a commence."

  "Qu'est-ce qui commence ?"

  Mais Max ne répondit pas, son attention fixée sur les trois serveurs qui convergeaient maintenant vers différents points de la salle, formant un triangle parfait. Au centre de ce triangle se trouvait le podium où Victoria devait prononcer son discours.

  "On s'en va. Maintenant." Il saisit fermement le bras de Victoria et commen?a à la diriger vers la sortie de secours.

  "Lachez-moi !" protesta-t-elle. "Je ne peux pas abandonner ces gens !"

  "Ces gens vont très bien survivre sans votre discours sur les cerveaux pourrissants," rétorqua Max. "Vous, par contre..."

  Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Le serveur qui leur avait proposé du champagne apparut soudainement devant eux, bloquant leur chemin vers la sortie. Son visage n'avait plus rien d'humain – ses traits s'étaient figés dans un rictus, et ses yeux avaient viré au noir complet.

  "Résonance 7," articula-t-il d'une voix désormais ouvertement double, comme si plusieurs personnes parlaient simultanément. "La candidate doit être préparée."

  "Candidate mon cul," répliqua Max en poussant Victoria derrière lui.

  Le serveur – ou ce qui l'habitait désormais – plongea la main dans sa veste et en sortit non pas une arme, mais ce qui ressemblait à une seringue contenant un liquide noir et visqueux qui semblait pulser d'une vie propre.

  Max réagit instantanément, dégainant Baby Shredder de son étui dans un mouvement fluide. Mais il fut une fraction de seconde trop lent. Le serveur possédé, avec une vitesse inhumaine, le contourna et planta la seringue dans le cou de Victoria.

  "NON !" hurla Max en frappant violemment l'agresseur avec l'instrument.

  Trop tard. Le liquide avait déjà commencé à s'injecter. Victoria poussa un cri de douleur pure qui se transforma en gargouillement alors que ses yeux se révulsaient.

  Le chaos s'empara de la salle. Les invités, réalisant que quelque chose d'anormal se produisait, commencèrent à paniquer. Les gardes de sécurité accoururent, leurs armes pointées... sur Max.

  "Lachez cette femme !" ordonna l'un d'eux.

  "Ce n'est pas ce que vous croyez !" protesta Max tout en soutenant Victoria qui s'effondrait dans ses bras. "Elle a été droguée !"

  "Posez votre arme et écartez-vous d'elle !"

  "Ce n'est pas une arme, c'est un ukulélé, espèce de—"

  Une détonation retentit, et Max sentit une br?lure sur son bras gauche. L'un des gardes avait tiré, l'effleurant. Dans la confusion, le serveur possédé avait disparu, se fondant dans la foule paniquée.

  "Merde, merde, merde," marmonna Max en serrant Victoria contre lui.

  Sa peau avait pris une teinte grisatre, et des veines noires commen?aient à appara?tre autour du point d'injection. Ses yeux, grand ouverts, viraient lentement au jaune, la pupille se contractant en une fente verticale.

  Les gardes s'approchaient, armes levées. Les deux autres serveurs possédés convergeaient également vers eux. Max n'avait plus le choix.

  "Désolé pour ?a, princesse."

  Il souleva Victoria – étonnamment légère malgré sa taille – et fon?a vers les baies vitrées qui donnaient sur un balcon extérieur. Les gardes tirèrent, mais trop tard. Max avait déjà franchi les portes et s'était barricadé à l'extérieur.

  L'air nocturne frappa son visage tandis qu'il allongeait délicatement Victoria sur le sol de pierre. Elle convulsait maintenant, son corps agité de spasmes violents. Sa machoire se contractait et se distendait comme si elle tentait d'accommoder une nouvelle structure osseuse.

  "Ok, Havok. Réfléchis," se dit-il tout en fouillant frénétiquement dans ses poches.

  à travers les portes vitrées, il pouvait voir les gardes qui tentaient de les enfoncer, et derrière eux, les trois serveurs possédés qui observaient la scène avec une patience inhumaine.

  Max sortit Baby Shredder et commen?a à l'accorder rapidement. "La possession partielle par parasite astral... Johnson en parlait dans quel cours, déjà ?" marmonna-t-il. "Exorcisme 101 ? Non... Parasitologie interdimensionnelle ?"

  Victoria émit un son horrible – mi-gémissement, mi-gargouillement – alors que sa bouche commen?ait à se déformer, s'élargissant anormalement.

  "Putain, je n'ai pas le temps pour ?a !" Max sortit une petite fiole de sa poche et en versa le contenu sur le front de Victoria. L'eau bénite grésilla légèrement au contact de sa peau, mais n'eut aucun autre effet.

  "Pas une possession démoniaque classique, alors," conclut-il. "?a aurait été trop facile."

  Les coups contre la porte vitrée s'intensifiaient. Le verre, bien que renforcé, commen?ait à se fissurer.

  Max examina attentivement le point d'injection sur le cou de Victoria. Le parasite – car c'en était bien un – se propageait rapidement, les veines noires s'étendant maintenant jusqu'à sa poitrine et son visage. Il pouvait presque voir la créature se déplacer sous sa peau, cherchant à atteindre son cerveau.

  "Attends..." Une idée germa dans son esprit. "Les parasites astraux réagissent aux fréquences soniques. Et si..."

  Sans hésiter davantage, Max commen?a à jouer une mélodie douce sur Baby Shredder. Les notes résonnèrent étrangement dans l'air nocturne, comme si elles rebondissaient sur une surface invisible. Victoria réagit immédiatement – son corps se raidit, puis se détendit légèrement.

  "C'est ?a," murmura Max, encouragé. "Tu aimes ?a, sale bestiole ?"

  Il modifia légèrement l'accord, cherchant la fréquence exacte qui affecterait le parasite. Lorsqu'il frappa un mi mineur, Victoria poussa un hurlement inhumain, et une substance noire commen?a à suinter de ses pores.

  "Jackpot."

  Avec une concentration intense, Max commen?a à jouer un solo improvisé basé sur cette fréquence spécifique. Ses doigts volaient sur les cordes, créant une mélodie qui n'aurait jamais d? être jouée dans ce plan d'existence – un encha?nement d'accords dissonants qui semblaient défier les lois de l'harmonie.

  Derrière lui, la porte vitrée explosa finalement. Les gardes de sécurité se précipitèrent sur le balcon, armes pointées.

  "ARRêTEZ !" cria l'un d'eux. "L?CHEZ CET INSTRUMENT !"

  "Si j'arrête, elle meurt !" répliqua Max sans interrompre son solo. "Regardez-la, bordel !"

  Victoria était maintenant entourée d'une flaque de substance noire qui s'écoulait de sa bouche, de son nez, de ses oreilles – le parasite réagissant violemment à la fréquence sonique. Ses convulsions avaient cessé, mais son corps restait rigide, comme en transe.

  Les gardes hésitèrent, décontenancés par la scène surréaliste qui se déroulait devant eux.

  Max intensifia son jeu, atteignant le point culminant du solo. Ses doigts saignaient légèrement à force de frapper les cordes, mais il ignorait la douleur, concentré uniquement sur le rythme et la fréquence.

  "A-Rank : Rock on, baby !" résonna soudain une voix familière, surprenant Max lui-même.

  "Sérieusement ? Même toi, Baby Shredder ?" marmonna-t-il entre deux accords.

  Dans un dernier effort, Max frappa un accord final – puissant, résonant, qui sembla suspendre le temps lui-même pendant une fraction de seconde. Victoria se cambra violemment, son corps formant un arc parfait, puis retomba lourdement sur le sol.

  Un silence irréel s'installa sur le balcon. Même les gardes semblaient pétrifiés.

  Puis Victoria toussa – un son parfaitement humain, suivi d'un gémissement de douleur. Ses yeux s'ouvrirent, révélant leur vert naturel, sans trace de jaune ou de fente pupillaire.

  "Qu... qu'est-ce qui s'est passé ?" articula-t-elle faiblement.

  Max se laissa tomber à genoux à c?té d'elle, épuisé mais soulagé. "Disons simplement que vous venez d'expérimenter un accouchement, mais par la bouche."

  Victoria grima?a, puis tourna la tête pour apercevoir la flaque de substance noire qui commen?ait déjà à se dissiper en une vapeur malodorante. "C'est... sorti de moi ?"

  "Yep. Un parasite astral. Ces connards voulaient vous transformer en... quelque chose. Je ne sais pas encore quoi."

  Les gardes s'approchèrent prudemment, toujours méfiants mais visiblement perturbés par ce qu'ils venaient de voir.

  "Il lui a sauvé la vie," confirma l'un des invités qui avait suivi la scène depuis l'intérieur – un médecin, apparemment. "Je n'ai jamais rien vu de tel, mais cette femme était clairement en détresse, et maintenant elle semble stabilisée."

  Max aida Victoria à se redresser lentement. "On doit partir d'ici. Les trois serveurs..."

  "Disparus," l'informa l'un des gardes. "Ils se sont enfuis dans la confusion. La police est en route."

  "Génial," soupira Max. "Parce que j'adore expliquer à des flics sceptiques pourquoi j'ai exorcisé une héritière milliardaire avec un ukulélé pendant une soirée de charité."

  Victoria, malgré son état, laissa échapper un rire faible qui se transforma en quinte de toux. Quand elle se calma, elle fixa Max avec une intensité nouvelle.

  "Vous aviez raison," admit-elle. "J'étais vraiment ciblée."

  "La bonne nouvelle, c'est que vous êtes en vie et relativement humaine," répondit Max en rangeant Baby Shredder dans son étui. "La mauvaise, c'est que vous venez d'être officiellement initiée au club très select des 'personnes que des sectes bizarres veulent transformer en réceptacles démoniaques'. Les réunions sont le mardi."

  Victoria tenta de se lever mais vacilla. Max la rattrapa avec une rapidité surprenante.

  "Doucement, princesse. Votre corps vient de subir un traumatisme majeur. Et le propriétaire de cette ?uvre d'art va être légèrement contrarié."

  Il désigna du menton la sculpture moderne qui se trouvait près d'eux sur le balcon – une composition abstraite en bronze valant probablement plus que ce que Max gagnerait en dix ans. Elle était maintenant couverte de vomi mêlé aux résidus noiratres du parasite.

  "Je crois que c'est une amélioration," commenta faiblement Victoria.

  Max la regarda avec surprise, puis éclata de rire. "Je commence presque à vous apprécier, Blackwood."

  "S-Rank : Tu chauffes la salle !" résonna la voix désincarnée, cette fois assez forte pour que les gardes l'entendent également, provoquant des regards confus.

  "Ignorez ?a," conseilla Max. "Effet secondaire de l'exorcisme."

  Il aida Victoria à se relever complètement, la soutenant d'un bras ferme autour de sa taille. "Je suggère une retraite stratégique avant que la police n'arrive. à moins que vous n'ayez envie d'expliquer pourquoi votre soirée caritative s'est transformée en scène de L'Exorciste version deluxe."

  Victoria acquies?a faiblement. "Mon appartement. East Riverside. Je vous y conduis."

  "à vos ordres, princesse. Mais d'abord..." Il sortit un petit flacon de sa poche intérieure et le tendit à Victoria. "Eau de cologne avec une touche d'huile sacrée. Pour masquer l'odeur de soufre et d'?uf pourri qui va vous coller à la peau pendant quelques heures. Croyez-moi, vous me remercierez."

  Alors qu'ils se dirigeaient vers la sortie, traversant la salle de réception en ruines, Max ne pouvait s'empêcher de penser que cette mission venait de prendre une tournure bien plus compliquée que prévu. Ce n'était pas une simple menace paranormale – c'était organisé, ciblé, et dangereusement efficace.

  "Une chose est s?re," murmura-t-il pour lui-même, "Johnson va devoir sérieusement augmenter mes honoraires."

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